« Féminin pluriel »

Modelage, décors au pinceau et à la poire d’engobes et de colorants céramiques, décors de sérigraphies. Cuisson faïence à 1100 degrés et sérigraphies à 820 degrés.

Cette sculpture interroge la complexité, la diversité et l’évolution du féminin dans nos sociétés contemporaines. Par sa forme symbolique, une sphère surmontée d’une tête de femme, elle exprime à la fois la totalité du monde et la singularité d’un visage. Le féminin n’est pas ici figé dans un archétype ; il est pluriel, en constante mutation, façonné par les histoires personnelles et les bouleversements sociaux. La sphère, forme universelle, évoque la globalité de l’expérience féminine, tout en renvoyant à l’idée de matrice de terre mère ou de monde intérieur. La tête de femme qui en émerge devient à la fois figure et voix, présence ancrée dans le réel, portant une histoire multiple. Le travail décoratif au pinceau et les décors sérigraphiques- motifs graphiques, fragments de textes, extrait d’article ou d’images d’archives- viennent enrichir la lecture de l’œuvre. Ces éléments tissent un dialogue entre l’intime et le collectif, entre la matière et le message. Ils évoquent les avancées sociales liées au féminin : droit de vote, luttes pour l’égalité, liberté sexuelle, émancipation professionnelle, question de genre… Chaque trace imprimée sur la surface devient mémoire d’un combat, d’une revendication, d’une évolution. Féminin pluriel n’est pas un hommage figé, mais une sculpture vivante, à l’image des luttes et des conquêtes encore inachevées. Elle porte en elle des identités multiples, parfois contradictoires, mais toujours en quête de reconnaissance et de sens. En liant la forme organique à la mémoire sociale, elle donne à voir un féminin en tension, en expansion, en dialogue avec le monde.